D’après un rapport publié mardi par l’ONG Transparency International, la corruption serait en partie responsable de l’émergence et du développement des mouvements radicaux en Afrique et au Moyen Orient.
Ce constat est particulièrement valable pour l’Etat Islamique qui a réussi à établir une branche en Libye, mais aussi dans la région du Lac Tchad où sévit la secte Boko Haram. Selon ce rapport, par le biais de la corruption, les extrémistes islamistes ont progressivement réussi à avancer leurs pions et s’acheter la confiance des habitants de leurs fiefs.
C’est par ce moyen qu’ils se sont en premier lieu installé, puis étendu leur pouvoir sur les régions environnantes. C’est également par ce moyen qu’ils ont pu passer sous les radars. Intitulé: « Le grand tournant : la corruption et l’émergence de l’extrémisme violent », ce rapport a en outre fait état de facteurs additionnels qui ont contribué à l’expansion des organisation djihadistes.
Pour Transparency International, les « mouvements radicaux comme le groupe Etat Islamique prospèrent quand les gens perdent toute confiance en ceux qui sont au pouvoir, quand les responsables profitent de la misère du plus grand nombre, quand la police exploite plutôt qu’elle ne protège et quand les opportunités économiques sont trustées par une minorité ».
Le tableau dépeint dans ce rapport apporte une vision sombre des débuts des organisations terroristes. Les recruteurs se basent sur les corrompus pour leur apporter de nouvelles recrues. Les sentinelles et espions en tout genre font également partie de ces réseaux de corruption qui participent au renforcement des organisations extrémistes.
En creusant dans les causes à l’origine des mouvements extrémistes armés, le rapport se présente comme une alerte, tant pour les gouvernements des pays impactés que pour les populations locales participant, souvent à leur insu, au renforcement des organisations terroristes.