Au moins 10 chasseurs maliens ont été tués mercredi par de présumés terroristes dans le centre du Mali, un incident qui pourrait mettre le feu aux poudres dans certaines localités de cette région du pays où les populations apportent de précieuses informations aux djihadistes en échange de leur protection.
Selon diverses informations sur cet incident, l’embuscade s’est déroulée dans la commune de Diabaly, non loin des villages de Bolikoro, Songo et Moribougou. Les victimes de cette attaque font partie d’un groupe de chasseurs traditionnels qui étaient sur les traces de bétail volé.
Les chasseurs traditionnels auraient identifié les éleveurs Peuls comme étant les auteurs du vol. Mais ces derniers bénéficient de la protection de certains mouvements djihadistes locaux, avec lesquels ils ont noué des alliances pour garantir leur sécurité.
En entrant sur leur territoire, les chasseurs traditionnels, appelés Dozos en Bambara, ont été surpris par la puissance de feu des djihadistes ayant conclu un pacte de défense avec les Peuls. Ce n’est pas la première fois que ce genre d’affrontements sanglants se produit dans le centre du Mali. Il y a quelques semaines, un incident similaire avait éclaté dans une localité de l’Est du Mali.
Outre le vol de bétail, ces violences trouvent leur source dans la mixité ethnique des régions centre du Mali et des rivalités traditionnelles entre populations tribales différentes. Les éleveurs de bétail Peuls et les chasseurs Dozos, issus de l’ethnie Bambara, sont des ennemis de longue date.
Néanmoins, le récent rapprochement entre certains membres de mouvements extrémistes armés et djihadistes d’une part et les Peuls, de l’autre, a poussé les Dozos à s’armer pour se défendre. Une volonté qui risque de déboucher sur une escalade et davantage de violences.