Le chef djihadiste Adnan Abou Walid Sahraoui est en train de préparer un rapprochement entre différents groupes islamistes armés présents au Mali et dans d’autres pays de la région, avec pour objectif de faire face à la force Barkhane et aux Casques bleus de la Minusma, qui vont bientôt recevoir le soutien du G5 Sahel.
Adnane Abou Walid Sahraoui, de son vrai nom Lahbib Abdi Said du temps où il se morfondait dans les camps du Polisario en Algérie, a commencé par passer un accord avec le Malien Iyad Ag Ghali, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
Les services de renseignement occidentaux présents au Sahel disposent d’informations sur des contacts entre les deux grands groupes djihadistes, qui ont toutefois chacun sa zone d’opérations propre. Désormais, l’imminente entrée en service du G5 Sahel qui vient de recevoir de nouveaux soutiens politiques et financiers à Paris, a accéléré le rapprochement entre les deux mouvements armés.
Leurs chefs avaient tour à tour fréquenté al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Adnane Abou Walid Sahraoui ayant ensuite rejoint Al-Mourabitoun avant de faire allégeance à l’organisation terroriste Etat islamique.
Les termes du deal portent notamment sur une mutualisation des capacités opérationnelles des deux organisations, sans toutefois aboutir à une fusion. Dans cette transaction, Iyad Ag Ghali espère notamment bénéficier des précieux contacts noués par Adnane Abou Walid Sahraoui avec des groupes djihadistes bien armés en Libye.
Sahraoui avait commencé à avoir un certain ascendant depuis que son groupe «Etat islamique dans le Grand Sahara» (EIGS, ISGS en anglais) a été propulsé sur le devant de la scène par l’attaque d’octobre dernier au Niger, au cours de laquelle quatre soldats américains avaient été tués.