Amnesty International a appelé mardi les autorités maliennes à enquêter sur ce qu’elle a qualifié d’ « exécutions extrajudiciaires », après la découverte de six corps dans une fosse commune, la semaine dernière dans le centre du Mali, qui seraient ceux de personnes arrêtées quelques jours plus tôt.
L’organisation internationale affirme que des habitants du village de Dogo (Centre) ont identifié, le 25 mars, « six corps comme étant ceux de personnes qui avaient été arrêtées par l’armée trois jours auparavant ».
Gaetan Mootoo, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, a déclaré qu’« au moment de cette découverte macabre, le centre du Mali était en proie à une escalade de la violence depuis plusieurs semaines ».
Les civils étaient pris sous des tirs croisés, « subissant des disparitions forcées et des homicides illégaux imputables à l’armée, mais aussi des attentats à la bombe au bord des routes et des enlèvements perpétrés par des groupes armés », ajoute l’organisation internationale.
Amnesty International tire également la sonnette d’alarme sur la multiplication des attaques contre les civils, menées par des groupes armés, notamment Ansar Dine et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). L’organisation assure avoir pu vérifier que 65 personnes, dont des enfants, avaient été tuées par des explosifs improvisés depuis le début de l’année.
Gao, Kidal, Ségou, Mopti et Tombouctou sont les régions les plus touchées par la violence, affirme AI, précisant qu’en février, 440 écoles ont fermé rien que dans la région de Mopti à cause de « l’insécurité et des intimidations des groupes armés contre les enseignants, mais aussi d’une présence trop faible de l’État ».