En Algérie, les manifestations contre le régime augmentent la pression sur les autorités, qui ont menacé les protestataires dans un communiqué publié mardi par la Présidence algérienne, sous les injonctions du chef d’état major de l’armée, le général Said Chengriha, lequel perd patience face à la persistance du Hirak.
Selon des sources proches du Palais El Mouradia, le général Changriha a piqué une colère noire après la manifestation de mardi à Alger, au cours de laquelle les étudiants, enseignants et de nombreux autres Algériens ont appelé à la « fin du régime militaire » et rejeté les élections législatives anticipées fixées par les autorités pour le 12 juin prochain.
D’après les mêmes sources, le chef d’état-major et homme fort du pays a convoqué une réunion du Haut Conseil de Sécurité, présidé par le président Abdelmadjid Tebboune, avec la participation de responsables politiques et sécuritaires.
Le communiqué publié à l’issue de cette réunion reflète cette colère homérique du général: « l’Etat ne tolérera pas l’exploitation des marches du mouvement populaire par des groupes séparatistes et des mouvances illégales proches du terrorisme ».
Le régime algérien et les médias officiels utilisent le terme «séparatiste» pour désigner le MAK, (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie) dont les partisans en exil revendiquent l’indépendance des régions kabyles.
La prochaine manifestation du vendredi risque donc d’être particulièrement tendue, surtout que le communiqué parle d’instructions données par le président pour «l’application immédiate et ferme de la loi en vue de mettre un terme à ces activités non innocentes et à ces dépassements sans précédent, notamment à l’égard des institutions et des symboles de l’Etat ».