Après la mort suspecte du chef d’état major le général Gaïd Salah et la nomination du général Saïd Chengriha à la tête de la grande muette, une purge sans précédent continue à être opérée dans les rangs de l’armée nationale algérienne (ANP).
Le conflit d’intérêt pousse le général Chengriha à s’accaparer le centre de décision pour légitimer ses actes afin de préserver les intérêts de son clan et ceux de son fils, le commandant Chafik Chengriha.
L’officier Chafik Chengriha, ingénieur informaticien de formation, est affecté auprès de l’attaché militaire de l’ambassade d’Algérie à Paris, qui est en charge du renseignement militaire et la surveillance des dissidents algériens réfugiés en Europe.
En préparation du retour de Chafik à Alger, afin de prendre une direction au sein de l’état major de l’armée et de gérer les entreprises de production relevant de l’Armée nationale populaire algérienne, ‘’par son statut familial’’, plusieurs officiers militaires sont limogés ou incarcérés.
Outre le renvoi du général-major Mohamed Kaidi, considéré comme un futur chef d’état-major de l’armée algérienne, le général-major Mohamed Bachar a été envoyé en prison.
L’ancien directeur général de la sécurité intérieure, Wassini Bouazza, l’ex-patron de la gendarmerie nationale, le général major, Menad Nouba, le général major Abdelkader Lachkhem, ont tous été emprisonnés pour abus de pouvoir, non respect des consignes militaires, insubordinations et atteinte à la sécurité de l’État.
Deux autres généraux, Abdelhamid Ghris, ancien secrétaire général du ministère de la Défense emprisonné en juillet 2021, et Mohamed Bouzit, ancien patron de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), les services de renseignement, ont été limogés puis envoyés en prison.
Le tandem Toufik et Nezzar, à qui on attribue cette mascarade de remaniement dans l’appareil militaire, n’est qu’un jeu de pouvoir de Saïd Chengriha.
Après le général Djebbar M’henna, devenu le patron de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), c’est enfin au tour du général à la retraite Abdelaziz Nouiouet Chouiter de devenir le nouveau patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), en remplacement du général Sid Ali ould Zemirli.
Des officiers supérieurs de la DCSA, dont le frère de Sid Ali, le colonel à la retraite Omar ould Zemitli, ont été arrêtés et accusés de trahison et de complot contre les hautes autorités, civiles et militaires, de l’Etat.
La liste n’en finit pas, comme Kemaleddine Remili (DDSE), Mohamed Bouzit Youcef (DDSE), mais aussi le général Abdelhamid Ghriss, ancien secrétaire général du ministère de la Défense.
De son côté, le général-major Noureddine Mekri a été limogé après sa nomination à la tête de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), ainsi que le colonel Hocine Boulahya.
D’autres jeunes officiers, dont le colonel Hannach Nabil, le colonel Moumni Mohamed et le colonel Eldjilali Djeloul, sont dans le collimateur des services qui relèvent du général Djebbar M’henna, à cause de leurs opinions sur Chafik Chengriha et la gestion de l’armée.
Bien que le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, assume la fonction officielle de ministre de la Défense, il ne peut interférer ou s’immiscer dans ces dossiers du fait que son fils Khaled a été impliqué dans un trafic de drogue estimé à 700 kilos de cocaïne.