Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon exprime ses craintes sur les effets dévastateurs potentiels qu’une intervention militaire dans le Nord du Mali puisse avoir sur la situation humanitaire déjà précaire et sur celle des droits de l’Homme.
Le Conseil de sécurité doit se prononcer dans le courant du mois de décembre sur l’envoi de la force militaire forte de 3 300 hommes, décidée le 11 novembre dernier par la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest pour libérer le nord du Mali des mains des islamistes jihadistes. Et l’avis du secrétaire général de l’ONU devrait peser sur leur décision. Pour Ban Ki-moon, l’usage de la force marquera un point de non-retour, car il pourrait enterrer définitivement l’espoir d’une solution politique négociée, qui reste encore la meilleure garantie d’une stabilité à long terme dans la région. Le plan présenté par les pays de la CEDEAO est, selon lui, à compléter notamment en ce qui concerne le renforcement de l’armée malienne. Et de l’avis général, celle-ci doit être en première ligne. Des précisions doivent également être apportées à la stratégie de minimisation des conséquences humanitaires, sans compter l’entretien, l’entraînement, l’équipement et le financement de cette force ouest-africaine. Néanmoins, le secrétaire général de l’ONU reste bien conscient des différences existant entre les divers groupes armés présents dans la région, et estime que l’usage de la force sera sans doute inévitable pour déloger les plus extrémistes d’entre eux.
En cas de validation de l’intervention militaire par le Conseil de sécurité, Ban Ki-moon préconise l’envoi dès à présent d’un nombre conséquent d’observateurs de l’ONU au Mali. L’objectif est de se rendre compte au fur et à mesure de la situation des droits de l’Homme ainsi que du comportement des militaires qui y seront dépêchés pour constater et prévenir d’éventuels abus.