Plus de 43 000 personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers à la suite des inondations tragiques qui ont frappé l’est de la Libye, en particulier la ville de Derna, selon un rapport récent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). La tempête Daniel, qui a balayé la région dans la nuit du 10 au 11 septembre, a laissé derrière elle plus de 3 300 victimes, selon les chiffres officiels.
L’OIM a souligné que le manque d’accès à l’eau potable avait contraint de nombreux déplacés à quitter Derna pour se réfugier dans d’autres villes de l’est et de l’ouest de la Libye. Les autorités locales avaient préconisé de ne plus utiliser l’eau du réseau de distribution local, affirmant qu’elle avait été contaminée par les eaux de crue.
Les Nations Unies ont alerté en début de semaine sur le risque de propagation de maladies et sur la possibilité d’une nouvelle crise dans la région en raison de l’eau contaminée et du manque d’hygiène. Les besoins immédiats des déplacés concernent la fourniture de nourriture, d’eau potable, de soins de santé mentale et de soutien psychosocial, a ajouté l’OIM.
Par ailleurs, les autorités libyennes ont rétabli les réseaux de téléphonie mobile et d’Internet à Derna dans la nuit de mercredi à jeudi, après une coupure de 24 heures. Cette interruption avait été déclenchée mardi, et les journalistes avaient été priés de quitter la ville, suite à une manifestation des habitants de Derna réclamant des comptes aux autorités de l’est du pays, qu’ils considèrent comme responsables de la catastrophe.
Les autorités ont avancé la notion d’une « rupture des fibres optiques », mais selon des analystes et des internautes, il s’agissait d’une coupure intentionnelle visant à imposer un « black-out » après une couverture médiatique étendue de la manifestation de la veille.