Le ministère britannique des Affaires étrangères a annoncé, ce jeudi, l’imposition de sanctions à l’encontre de plusieurs groupes de mercenaires russes opérant en Afrique, parmi lesquels Africa Corps, considéré comme le successeur du groupe Wagner. Il s’agit d’une première décision de ce type prise par un membre du G7.
Le nouveau train de sanctions cible principalement « trois groupes de mercenaires privés liés au Kremlin, dont Africa Corps », ainsi que « 11 individus associés à des acteurs russes », responsables de « menaces à la paix et à la sécurité » en Libye, au Mali et en République centrafricaine, selon le communiqué officiel du gouvernement britannique.
Les groupes visés, dont Africa Corps, la brigade Bears et PMC Espanola, sont accusés d’avoir commis « des violations massives des droits humains à travers le continent » et d' »exploiter les ressources naturelles de ces pays pour en tirer profit », dans le but d’étendre l’influence du Kremlin, ajoute le texte.
David Lammy, le ministre britannique des Affaires étrangères, a souligné que ces sanctions s’inscrivent dans une stratégie visant à « contrer la politique étrangère destructrice du Kremlin », en particulier les efforts de la Russie pour semer l’instabilité en Afrique.
Cette série de 56 nouvelles sanctions représente « la plus grande vague de mesures prises contre la Russie depuis mai 2023 », selon le ministère, et vise à « frapper au cœur de la machine de guerre de Vladimir Poutine ».
Après avoir été un acteur influent en Afrique durant l’époque soviétique, la Russie a intensifié ses efforts pour étendre son influence sur le continent ces dernières années. Des groupes de mercenaires russes, tels que Wagner et Africa Corps, viennent en soutien de régimes locaux, et Moscou envoie aussi des « conseillers » pour accompagner certains dirigeants, notamment en Algérie, en République centrafricaine et dans le Sahel.
En plus des sanctions contre les groupes de mercenaires, le Royaume-Uni a élargi ses mesures en visant une trentaine de fournisseurs impliqués dans le « complexe militaro-industriel de la Russie ». Ces entités, situées en Chine, en Turquie et en Asie centrale, sont accusées de fournir à la Russie des équipements militaires cruciaux, y compris des machines-outils, des composants électroniques et des pièces pour drones, utilisés par Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine.
Londres a également ajouté à sa liste noire un membre de l’agence de renseignement militaire russe GRU, qu’il accuse d’avoir utilisé le neurotoxique Novitchok lors de l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal à Salisbury, en 2018.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le Royaume-Uni, soutien de Kiev, a pris de nombreuses sanctions contre la « flotte fantôme » russe, des agences de communication accusées de désinformation, ainsi que des organisations impliquées dans l’utilisation d’armes chimiques en Ukraine.