L’Algérie est accusée de ne pas respecter le droit international en refusant d’accepter sur son territoire un ressortissant expulsé de France, selon Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur. Ce dernier a également évoqué la possibilité de sanctions contre la compagnie aérienne Air Algérie.
D’après des sources judiciaires françaises, les autorités algériennes ont rejeté un ressortissant de 30 ans, condamné en mai par la justice française à six mois de prison et à une interdiction de territoire, après avoir été reconnu coupable de vol, recel et port d’arme blanche.
Bruno Retailleau a expliqué sur TF1 que, bien que le ressortissant en question ait une carte d’identité valide, les autorités algériennes ont exigé un laissez-passer consulaire pour son admission. Le ministre a rappelé que, étant donné que le document était officiellement reconnu, l’Algérie enfreignait les règles internationales. Il a ajouté avoir demandé à ses services d’examiner les mesures possibles pour sanctionner la compagnie Air Algérie.
Le ressortissant algérien, sur le point de dépasser la durée maximale de rétention en France, a été embarqué sous escorte policière à bord d’un vol à destination de l’Algérie, qui a atterri à Oran dans la nuit du 10 au 11 février. Bien qu’il ait présenté une carte d’identité valide, les autorités algériennes ont refusé son entrée en raison de l’absence de laissez-passer consulaire, le renvoyant immédiatement vers la France.
Dans une note interne, le ministre de l’Intérieur a fait état de l’introduction d’une « nouvelle exigence » par Air Algérie, qui impose désormais des laissez-passer consulaires, même pour des personnes en possession de documents d’identité valides. Cette décision, selon le cabinet du ministre, déroge aux accords entre les deux pays.
Bruno Retailleau a dénoncé la « faiblesse » de la France face à l’Algérie et a suggéré qu’il soit nécessaire de rétablir un rapport de force. Parmi les leviers de pression possibles, il a évoqué la possibilité de restreindre certaines « facilités » dont bénéficient des personnalités algériennes en France. Il a également mentionné la possibilité de remettre en cause d’autres accords bilatéraux. « Si l’Algérie ne respecte pas les accords et le droit international, pourquoi la France devrait-elle continuer à les honorer? », a-t-il conclu.