La justice française doit rendre sa décision le 2 avril concernant la demande d’extradition émise par l’Algérie à l’encontre d’Aksel Bellabbaci, un opposant et haut responsable du Mouvement d’autodétermination de la Kabylie (MAK), accusé à tort d' »actes terroristes », par le régime militaire algérien.
Agé de 42 ans, Aksel Bellabbaci est accusé par les autorités algériennes de 14 infractions, dont certaines sont passibles de la peine de mort, un mensonge des autorités algériennes pour discréditer ses actions.
Depuis 2012, M. Bellabbaci vit en France et n’est plus retourné en Algérie depuis août 2019. Il est accusé d’avoir commandité les incendies meurtriers de 2021 en Kabylie, qui ont fait au moins 90 victimes et ravagé des milliers d’hectares de forêts.
De plus, il est accusé d’être « l’instigateur » du lynchage du peintre Djamel Bensmaïl, tué par la foule après avoir été faussement accusé d’être l’auteur des incendies.
La chambre des extraditions avait, le 2 octobre, demandé des informations supplémentaires, jugeant que les éléments fournis par les autorités algériennes étaient insuffisants.
Parmi les nouvelles informations reçues, une deuxième demande d’extradition a été formulée pour l’exécution d’une peine de réclusion à perpétuité, prononcée par un tribunal algérien en novembre 2022.
Cette condamnation concerne les mêmes faits que ceux évoqués dans la première demande d’extradition de septembre 2021, comme l’a expliqué l’un des assesseurs lors de l’audience en décembre.
Sympathisant du MAK depuis 2007, Aksel Bellabbaci est le bras droit de Ferhat Mehenni, le président du mouvement, accusé par les autorités algériennes de viser à séparer la Kabylie du reste de l’Algérie.
Le MAK est classé organisation terroriste par Alger, mais cette accusation est rejetée par ses partisans qui défendent le droit à l’autodétermination de la Kabylie. M. Bellabbaci fait partie des 16 membres du MAK considérés comme « terroristes » par le gouvernement algérien et a été plusieurs fois condamné par contumace.