La Norvège a annoncé la fermeture temporaire de son ambassade à Juba, la capitale du Soudan du Sud, pour des raisons de sécurité. Cette décision survient alors que le pays est plongé dans des affrontements violents entre les forces fédérales loyales au président Salva Kiir et celles soutenant son vice-président Riek Machar. Le gouvernement norvégien a également conseillé à ses ressortissants présents dans le pays de quitter immédiatement la région.
Depuis plusieurs semaines, les combats au Soudan du Sud ont pris de l’ampleur, ravivant des tensions qui semblaient en partie apaisées après l’accord de paix signé en 2018. Toutefois, la situation sur le terrain ne fait qu’empirer, avec des violences qui touchent avant tout la population civile, mais qui affectent également la sécurité des diplomates étrangers présents dans le pays.
La guerre civile qui a défiguré le Soudan du Sud entre 2013 et 2018, opposant principalement les forces de Salva Kiir et Riek Machar, a fait près de 400 000 morts et forcé plus de 4 millions de personnes à fuir leurs foyers. À ce jour, les cicatrices de ce conflit restent visibles, et la crainte d’une rechute dans la violence est omniprésente.
Le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, a expliqué dans un communiqué : « La situation sécuritaire au Soudan du Sud s’est fortement détériorée ces derniers temps. Cela affecte avant tout la population civile du pays, mais a également des conséquences sur la sécurité et la liberté de mouvement de notre personnel. »
Face à cette montée de la violence, la Norvège a pris la décision de fermer son ambassade à Juba, au moins temporairement. Cette fermeture, qui est une mesure de sécurité, signifie que les services diplomatiques norvégiens dans la capitale sud-soudanaise seront suspendus. À partir de maintenant, c’est l’ambassade norvégienne à Nairobi, au Kenya, qui prendra en charge les affaires diplomatiques liées au Soudan du Sud.
Le ministère des Affaires étrangères norvégien a par ailleurs déconseillé tout voyage vers le pays et recommandé à ses citoyens d’envisager un départ immédiat si leur présence dans la région n’était pas indispensable.
Le Soudan du Sud, qui est le plus jeune pays du monde, a déjà connu plusieurs cycles de violence, et la situation actuelle montre que les tensions politiques et ethniques sont loin d’être résolues. L’accord de paix de 2018, qui avait apporté un semblant de stabilité, semble désormais fragilisé par l’intensification des combats entre les deux factions rivales.
La Norvège, qui a toujours été un acteur clé dans les efforts de médiation et de soutien à la paix dans la région, a réaffirmé son engagement envers la population sud-soudanaise, tout en soulignant la nécessité de garantir la sécurité de ses ressortissants et de son personnel diplomatique.
Le pays, qui peine à se reconstruire après des années de guerre civile, est aujourd’hui confronté à une nouvelle menace de déstabilisation. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, espérant que des négociations puissent de nouveau apaiser les tensions et permettre au Soudan du Sud de sortir de cette spirale de violence.