Au moins 50 personnes ont été tuées mardi dans une série d’attaques menées par un gang criminel dans l’État de Katsina, au nord du Nigeria, selon des informations recueillies mercredi par l’AFP.
Les assaillants, communément appelés « bandits », ont d’abord visé une mosquée de la localité d’Unguwar Mantau, dans la région de Malumfashi, où des fidèles priaient à l’aube. Selon un rapport d’experts destiné à l’ONU, il s’agissait d’une opération de représailles après des affrontements récents avec l’armée nigériane. Le premier bilan faisait état de 13 morts, mais le député local Aminu Ibrahim a porté ce chiffre à 30 victimes dans la mosquée.
Les attaques se sont ensuite étendues à plusieurs villages voisins, dont Unguwar Yar Mai Dabo, Makera et Burdigau. Vingt habitants y ont été brûlés vifs, tandis que d’autres ont été enlevés, a précisé le parlementaire. Un témoin local, Nura Musa, a confirmé que le nombre de victimes dépassait la trentaine et que « plusieurs personnes » avaient été kidnappées.
Selon lui, l’attaque serait également liée à une embuscade tendue le week-end précédent par des miliciens locaux contre un gang. Ces groupes d’autodéfense, formés pour pallier l’insuffisance des forces de sécurité, assurent des patrouilles nocturnes mais deviennent régulièrement la cible de représailles. « Alors que les miliciens avaient rejoint la prière du matin, les bandits ont lancé une attaque-surprise et ouvert le feu », a raconté Musa.
Depuis plusieurs années, le nord et le centre du Nigeria sont en proie aux exactions de ces bandes criminelles. D’abord issues des rivalités entre éleveurs et agriculteurs, leurs activités se sont transformées en une criminalité organisée fondée sur les enlèvements contre rançon, le vol de bétail et l’extorsion. Les gangs, qui comptent parfois des centaines de membres, profitent aussi des accords de trêve passés avec certaines communautés pour se replier et relancer leurs offensives ailleurs.
Si certaines zones, comme le district de Birnin Gwari dans l’État voisin de Kaduna, ont connu un répit grâce à ces accords, Katsina reste en proie à des violences meurtrières. « La situation est devenue insupportable. Notre peuple ne peut plus vivre dans ses villages à cause de ces attaques incessantes », a déploré le député Aminu Ibrahim.
