Le Mali et le Burkina Faso ont brillé par leur absence lundi au sommet africain des chefs d’état-major de la défense organisé par le Nigeria, signe des tensions persistantes entre les pays sahéliens dirigés par des pouvoirs militaires et leurs voisins d’Afrique de l’Ouest.
Ces deux Etats, aux côtés du Niger, ont tourné le dos en janvier dernier à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), préférant forger leur propre coalition sécuritaire : l’Alliance des Etats du Sahel (AES), censée renforcer la lutte contre les groupes jihadistes actifs dans la région.
Seul le Niger, pourtant membre de l’AES, a dépêché un représentant : le colonel Soumana Kalkoye, attaché de défense à l’ambassade nigérienne à Abuja. Une présence isolée alors que la majorité des pays du continent étaient réunis pour réfléchir à une approche commune des défis sécuritaires.
Le sommet, qui se tient jusqu’à mercredi, ambitionne de promouvoir des solutions africaines aux enjeux de défense du continent. Le chef d’état-major nigérian, le général Christopher Musa, a plaidé pour une nouvelle dynamique de coopération, insistant sur le fait que « la véritable sécurité ne s’obtient pas dans l’isolement ». Il a rappelé que les menaces sécuritaires ignorent les frontières et nécessitent une réponse coordonnée.
Ce sommet intervient dans un contexte de relations tendues entre le Nigeria et le Niger, depuis le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum en 2023. La Cédéao, avec Abuja en chef de file, avait alors imposé des sanctions et brandi la menace d’une intervention militaire. Si un apaisement s’est amorcé avec la signature d’un mémorandum de sécurité en 2024, le retrait du Niger d’une force régionale a affaibli les actions communes contre les groupes armés, notamment dans la zone du lac Tchad.
