La région éthiopienne de l’Afar, située dans le nord-est du pays, affirme avoir été attaquée par les forces du Tigré, accusées d’avoir franchi la frontière régionale, pris le contrôle de plusieurs villages et bombardé des civils. Ces accusations surviennent alors que les tensions politiques et militaires refont surface entre le gouvernement fédéral d’Addis-Abeba et les anciens dirigeants tigréens.
Dans un communiqué publié mercredi soir, les autorités afar ont dénoncé « une incursion armée du TPLF » (Front de libération du peuple du Tigré) sur leur territoire, affirmant que les troupes tigréennes « contrôlent six villages » et « tirent à l’arme lourde sur des civils », notamment dans le district de Megale, au nord-ouest de la région.
Les autorités afar ont qualifié ces attaques « d’actes de terreur » et mis en garde le TPLF contre « toute nouvelle provocation », menaçant de riposter pour « défendre la région contre toute agression extérieure ». Elles estiment que cette offensive remet directement en cause l’accord de paix de Pretoria, signé en novembre 2022 entre le gouvernement fédéral et les dirigeants tigréens, qui avait mis fin à deux années d’un conflit dévastateur.
La guerre du Tigré, déclenchée en novembre 2020 après l’attaque d’une base fédérale par les forces régionales tigréennes, avait fait au moins 600 000 morts, selon l’Union africaine, et s’était étendue aux régions voisines de l’Amhara et de l’Afar. Les troupes afar avaient alors combattu aux côtés de l’armée fédérale contre le TPLF.
