Malgré l’opposition des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, jeudi, de prolonger d’un an la présence des Casques bleus en République centrafricaine, tout en ouvrant la voie à une réduction de cette mission après les élections prévues en 2026.
Adoptée à une large majorité de 14 voix pour et une abstention (celle des Etats-Unis), la résolution prolonge la mission de maintien de la paix de l’ONU (Minusca) jusqu’au 15 novembre 2026. Lancée en 2014 à la suite d’une guerre civile dévastatrice déclenchée après un coup d’État contre le président François Bozizé, la mission avait pour objectif de restaurer la stabilité dans le pays.
Dans un contexte où les États-Unis imposent des restrictions budgétaires à l’ONU, obligeant une réduction du nombre de Casques bleus dans le monde, le Conseil a accepté une légère réduction du personnel de la Minusca, qui passera de 14 400 à 14 046 soldats. Cependant, il a insisté sur le fait que le nombre de troupes serait réévalué une fois le processus électoral de 2025-2026 achevé avec succès.
Dans cette optique, le Conseil a appelé à des discussions sur une réduction progressive de la mission et un transfert possible de ses responsabilités aux autorités centrafricaines. Le secrétaire général de l’ONU devra préparer un rapport en septembre 2026 sur les conditions de cette transition.
Le pays se prépare à un quadruple scrutin (présidentiel, législatif, régional et municipal) prévu pour le 28 décembre. Cependant, l’opposition a annoncé son boycott, accusant le gouvernement de manipuler le processus électoral. Le président Faustin-Archange Touadéra brigue un troisième mandat.
L’ambassadeur français auprès de l’ONU, Jérôme Bonnafont, a souligné que l’objectif reste d’assurer une paix durable en Centrafrique, condition essentielle à un transfert progressif et ordonné des responsabilités de maintien de la paix aux autorités nationales.
Pour sa part, l’ambassadeur centrafricain Marius Aristide Hoja Nzessioué a salué la prolongation de la mission. Il a précisé que son gouvernement préparait déjà un « retrait responsable » des Casques bleus, en fonction des réalités sur le terrain et des conditions de sécurité.
