Accusée de laxisme face aux exactions commises contre les civils dans la région soudanaise du Darfour, la Minuad (Mission conjointe de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour) a déclaré lundi « n’avoir rien à se reprocher ».
Selon son chef, Mohamed Ibn Chambas, la Minuad est disposée à coopérer avec le comité envoyé par les Nations Unies afin d’enquêter sur ces accusations. « Ce comité, devrait arriver au Soudan dès la semaine prochaine », a ajouté M. Chambas, tout en soulignant que la Minuad « n’a rien à cacher ». Il s’est par ailleurs déjà entretenu avec ce comité onusien à l’occasion d’un récent déplacement au siège des Nations Unies à New York, où il a exposé aux membres du Conseil de Sécurité un aperçu général de la situation actuelle au Darfour.
Pour rappel, la Minuad est soupçonnée d’avoir dissimulé des crimes commis par les forces militaires soudanaises au Darfour, vaste région instable de l’ouest du Soudan. Ces soupçons avaient été évoqués par Aïcha El-Basri, ancienne porte-parole de la mission, puis relayés par plusieurs médias, dont la revue américaine Foreign Policy.
En juin dernier, la procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI), Fatou Bensouda, a réclamé qu’une enquête soit lancée pour vérifier la véracité de ces accusations. Une demande à laquelle l’ONU a répondu favorablement, en annonçant en juillet, l’ouverture d’une enquête interne sur la Minuad.
La Minuad a été créée en juillet 2007 par la résolution 1769 de l’ONU. Composée de 18.000 soldats et policiers, elle a pour tâche de protéger les civils et les organisations humanitaires au Darfour, région en proie à un conflit meurtrier qui perdure depuis 11 ans. Il s’agit, à ce jour, de la plus grande force de maintien de la paix au monde.