Deux semaines après les violences meurtrières du 19 septembre à Kinshasa qui ont éclaté au plus fort du bras de fer entre le président et l’opposition sur la date de l’élection présidentielle, le blocage persiste entre les deux camps qui semblent camper sur des positions apparemment inconciliables.
Pour la commission électorale nationale, l’élection présidentielle, prévue en principe en décembre, ne pourra pas se tenir avant 2018. La commission avance des raisons logistiques et non politiques, alors que l’opposition demande que le président Joseph Kabila annonce publiquement qu’il ne se portera pas candidat au terme de son deuxième mandat en décembre.
Un espoir qui semble loin de portée de l’opposition, puisque le président a envoyé un message équivoque. « Les élections pourront se tenir cette année ou un autre jour », a déclaré mardi à la presse, Joseph Kabila, lors d’un voyage en Tanzanie, ajoutant: « tout dépendra des travaux du dialogue qui se poursuivent à Kinshasa ». Or le dialogue entre le pouvoir et une partie de l’opposition, en cours à Kinshasa, bute justement sur l’épineuse question de la date des élections.
Si la frange modérée de l’opposition conduite par Vital Kamerhe demande que la date de 2018 avancée par la commission électorale soit réduite, l’opposant Etienne Tshisekedi, intraitable, rejette cet agenda électoral. Pour lui, Joseph Kabila cherche à repousser la date de l’élection présidentielle afin de se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et, en principe, dernier mandat. Le vieil opposant soupçonne Kabila de vouloir mettre l’opposition devant le fait accompli.
Pendant ce temps, Washington et Paris continuent de faire pression, demandant au président congolais de renoncer à une nouvelle candidature. Une position vigoureusement dénoncée par Kinshasa qui a accusé mardi Jean Marc Ayrault, le ministre français des Affaires étrangères, de prendre fait et cause pour « les extrémistes ».
« La sollicitude du ministre Ayrault pour la RDC devient suspecte ». Elle « rappelle les interférences qui ont créé le chaos en Libye », selon Lambert Mende, porte-parole du gouvernement de Kinshasa.