La journée de dimanche, durant laquelle la population ivoirienne était invitée à se prononcer sur le projet de nouvelle constitution, a été émaillée de quelques cas de violences dans plusieurs régions du pays, des incidents marginaux mais qui illustrent toutefois la défiance d’une partie de la population vis-à-vis de ce texte.
Sur les quelques 20.000 bureaux de vote ouverts, une centaine d’entre eux ont connu des troubles lors du referendum, a assuré lundi Hamed Bakayoko, le ministre de l’Intérieur ivoirien. D’après lui, aucun cas de violences aggravées n’a toutefois eu lieu. Seules des scènes de vandalisme et de pillage des bureaux de vote ont partiellement marqué ce suffrage clé.
Avant le vote de dimanche, l’opposition politique ivoirienne avait appelé à boycotter ce scrutin, reprochant notamment au président Alassane Ouattara de ne pas avoir consulté ni l’opposition ni la société civile ivoirienne. L’opposition reproche également au parti présidentiel d’avoir voulu faire passer ce projet avec une campagne rapide et à faible impact, sachant qu’elle concerne la Constitution du pays.
La défiance d’une partie de l’opposition ivoirienne vis-à-vis de ce projet de modification constitutionnelle s’explique, entre autres, par la volonté des rédacteurs du nouveau texte de supprimer la clause « d’ivoirité » qui interdit à toute personne n’ayant pas des parents ivoiriens de prétendre à la présidentielle.
L’autre grand axe de cette modification constitutionnelle et qui reste tout aussi problématique pour l’opposition, concerne la création du poste de vice-président dont les attributions seront décidées par le chef d’Etat lui-même. Le numéro deux du régime ivoirien sera donc élu à huis clos par le président en personne.
Un choix qui ne plaît apparemment pas aux organisations de la société civile, puisqu’il soulève un profond débat sur la légitimité démocratique de ce haut poste. Enfin, le nouveau texte présente une clause visant à créer un sénat dont le tiers des membres seraient nommés par le chef d’Etat. Mais les résultats du referendum attendus pour bientôt devrait départager les ivoiriens sur ce texte.