Alors que les groupes djihadistes provenant du Sahel avancent petit à petit leurs pions dans les régions situées au sud du Sahara, le gouvernement burkinabé a décidé d’agir au plus vite en adoptant une stratégie proactive afin d’empêcher des incursions de combattants extrémistes sur son territoire.
Dans une initiative multilatérale appuyée par la France et le Canada, le gouvernement burkinabè a ainsi annoncé, la semaine passée, vouloir construire plusieurs postes de contrôles à ses frontières, une décision qui s’inscrit dans le cadre de la politique de lutte anti-terroriste prônée par le gouvernement.
Afin de mener à bien ce projet, 300 millions de Francs CFA, soit un peu moins de 500.000 euros seront débloqués pour cette opération. Les deux partenaires occidentaux du Burkina Faso que sont la France et le Canada vont financer majoritairement ce budget sécuritaire.
Situé au Sud du Mali, le Burkina Faso dispose d’un peu plus de 3 500 kilomètres de frontières poreuses avec ses voisins. Mis à part les grands axes routiers, rares sont les points de passages ayant un poste frontière en bonne et due forme.
Partant de ce constat, la signature d’une convention tripartite relative au financement de ce projet promet donc de jeter les bases d’une nouvelle coopération sécuritaire entre le Burkina Faso d’un côté et ses partenaires occidentaux de l’autre.
Plus largement, la décision de renforcer la sécurité aux frontières du Burkina Faso s’inscrit dans une démarche régionale visant à entraver autant que possible les mouvements des groupes djihadistes sahéliens.
Outre la France qui a lancé l’opération militaire Barkhane dans toute la région sahélienne, de nombreux pays occidentaux s’activent à renforcer les moyens sécuritaires des pays de la région afin de faire face aux groupes extrémistes. Le cas des Etats Unis avec le projet de construction d’une base aérienne à Agadez, au Niger, illustre parfaitement cette stratégie.