Les forces de sécurité camerounaises sont intervenues dans la nuit de lundi à mardi pour réprimer une mutinerie de détenus séparatistes et politiques dans la prison centrale de Yaoundé.
« Il y a eu des tirs toute la nuit. C’était comme un feu d’artifice. Les tirs ont cessé à un moment », a déclaré à l’AFP un riverain, confirmant des informations relayées sur les réseaux sociaux.
Ces coups de feu tirés par les forces de sécurité visaient à empêcher des détenus de s’évader. Beaucoup se sont révoltés dans la nuit, saccageant et incendiant des services de l’administration pénitentiaire, selon des sources concordantes.
Mardi matin, les violences avaient cessé dans la prison, le calme prévalait aux abords du pénitencier. Un cordon de sécurité tenu par des militaires et policiers était sur place. L’axe menant à l’entrée principale de la prison était bloqué à la circulation.
Plusieurs détenus ont été blessés, selon des sources proches de l’administration pénitentiaire. Parmi eux, l’ancien Premier ministre, Inoni Ephraïm, et un ancien ministre, Urbain Olenguena Awono, pris pour cible par d’autres détenus, ont été hospitalisés.
La radio d’Etat camerounaise, la CRTV, a indiqué qu’il n’y a pas eu de morts ni d’évasions.
Au matin, certains détenus considérés comme des leaders de la révolte ont été sortis de la prison pour une destination inconnue par les forces de l’ordre.
« Ils ont enlevé Mamadou Mota (premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, opposition) et certains anglophones, dont Mancho Bibixy, pour un lieu inconnu. Nous ne savons pas combien de personnes au total ont été sorties de la prison. », a déclaré Me Christopher Ndong, secrétaire général du MRC et avocat de plusieurs détenus anglophones.