En Centrafrique, l’attaque contre un convoi de la Minusca qui a fait des morts et des blessés parmi les Casques bleus, dans la nuit de lundi à mardi, illustre le degré élevé d’insécurité qui prévaut depuis le début de l’année en RCA, où la mission onusienne se retrouve seule face à des groupes armés échappant à tout contrôle.
L’attaque extrêmement violente qui a ciblé le convoi de l’ONU a fait 4 morts, 8 blessés et un disparu, alors que huit assaillants ont été tués, selon la Minusca qui compte un peu plus de 12 500 hommes. Le convoi était composé de militaires des contingents marocain et cambodgien. L’assaut a eu lieu près de Bangassou, ville située à la frontière avec la République Démocratique Du Congo (RDC).
Les auteurs de l’embuscade n’ont pas été clairement identifiés. Les témoignages des habitants pointent tour à tour les milices chrétiennes ex-anti-balaka ou les combattants pro-musulmans de l’ex-Seleka, les deux groupes à l’origine du déclenchement de la guerre civile en République Centrafricaine en 2013. Pourtant, les deux groupes sont inclus dans le processus de désarmement des milices conduit par le président Touadera.
Si la mission onusienne fait porter la responsabilité de l’attaque à des milices chrétiennes anti-Balaka, la violence tend à échapper à tout contrôle. Le 15 avril dernier, MSF avait tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué. « La République Centrafricaine s’enferme dans une spirale de violence jamais vue depuis le point culminant du conflit en 2014 », avait alerté l’ONG.
D’ailleurs, la recrudescence des violences depuis le début 2017 a poussé plusieurs organisations humanitaires internationales à suspendre leurs opérations dans ce pays de quatre millions d’habitants qui dépend énormément de l’aide internationale. C’est notamment le cas de Handicap International.