La Libye se transformera-t-elle en nouveau foyer du terrorisme international ?

La Libye est de nouveau projetée au devant de l’actualité internationale avec les violences qui ont éclaté vendredi à Tripoli, faisant des dizaines de morts, au moment où les ramifications de l’attentat terroriste de Manchester et celui contre les coptes en Egypte aboutissent à ce pays déchiré par d’éternelles rivalités entre milices armées.

C’est le centre-ville de Tripoli qui a été l’enjeu des violents affrontements de vendredi entre les forces loyales au Gouvernement d’Union (GNA), conduit par le premier ministre Fayez Al-Sarraj, et les milices rivales de Fajr Libya, fidèles à l’ancien chef de gouvernement, Khalifa Ghweil. Celles-ci cherchaient à reprendre des positions qu’elle occupaient dans cette partie de la capitale. Les pertes du côté du GNA sont lourdes (plus de 50 morts), mais les forces de ce gouvernement reconnu par la communauté internationale, ont réussi à repousser l’attaque.

Ces affrontements dans la capitale interviennent une semaine seulement après les combats qui ont eu lieu dans le sud de la Libye. Utilisant des armes lourdes, des milices soutenant le GNA ont attaqué des unités de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, faisant plus de 100 morts dans les rangs de l’ANL.

Cette recrudescence des combats s’inscrit dans un contexte où la Libye est de plus en plus considérée comme un nouveau foyer du terrorisme international. Cette perception s’est renforcée avec l’attaque terroriste de Manchester, perpétrée par le libyen Salman Abedi avec la complicité de tout un réseau dont une partie a été démantelée en Libye.

En Egypte voisine, l’attaque sanglante de vendredi contre la communauté chrétienne, a aussitôt déclenché des frappes aériennes ordonnées par le président Al-Sissi contre une base d’entraînement de l’organisation de l’Etat islamique à Derna, dans l’Est de la Libye.

Autant d’indicateurs qui ont propulsé la situation en Libye en tête de l’agenda du sommet du G7 qui s’est tenu le week-end dans la ville italienne de Taormina (Sicile). Ces mêmes indicateurs poussent les observateurs à tirer la sonnette d’alarme sur les risques d’un basculement de la Libye vers une situation qui devient hors de contrôle.