La libération mardi de l’ancien Premier ministre libyen, Ali Zeidan, après un mystérieux enlèvement qui a duré dix jours à Tripoli, pose toujours la question des commanditaires et du mobile du rapt alors que ni les autorités de Tripoli, ni aucune milice armée n’ont revendiqué le kidnapping.
Plusieurs médias libyens ont donné la parole à quelques responsables qui ont expliqué que l’ancien premier ministre a été enlevé par des forces de la sûreté générale relevant du gouvernement conduit par Fayez al Sarraj. L’explication avancée est que ces forces pensaient que Ali Zeidan faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour soupçons de corruption en 2013, lorsqu’il était encore en fonction.
Premier ministre de novembre 2012 à mars 2014, Ali Zeidan avait quitté la Libye après avoir été démis de ses fonctions par le Parlement. Ses opposants l’avaient accusé de détournement de fonds publics, mais la cause serait davantage liée à l’insistance de l’ancien premier ministre pour désarmer toutes les milices à Tripoli.
D’autres sources affirment que ce mystérieux enlèvement non revendiqué était destiné à intimider Ali Zeidan alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence de presse, justement pour répondre à ces accusations de détournement de fonds.
En tout cas, Ali Zeidan qui retournait pour la première fois en Libye depuis 2014, devrait quitter Tripoli mercredi, d’après l’un de ses proches. Ceci, au moment où le pays est toujours divisé entre autorités politiques rivales et que les milices imposent leur pouvoir par la force des armes depuis la chute du régime Kadhafi en octobre 2011.