Au Mali, la décision du président Idriss Boubacar Keïta (IBK) de reporter le referendum sur la modification de la constitution divise le pays entre défenseurs et adversaires de cette décision, ces derniers estimant que l’opposition cherchera à l’exploiter à des fins politiques.
Si des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale pour célébrer la décision du président, les observateurs estiment que IBK a été obligé de faire ce rétropédalage sous la pression des notables religieux et des partis d’opposition. Et surtout qu’il a concédé ce recul pour mieux préparer les élections présidentielles de 2018.
Le projet de révision constitutionnelle voulu par le président avait pour but de modifier la constitution de 1992. La modification devait porter essentiellement sur des points précis devant ouvrir la voie à la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement dans l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Le projet de révision constitutionnelle devait également porter sur la création de nouvelles institutions nationales comme une Cour des Comptes ou encore d’un Sénat.
Si pour l’heure aucune autre date n’a été annoncée pour la tenue du referendum, les observateurs estiment que la consultation populaire pourrait être abandonnée une fois pour toute. Car, le 21 juin dernier, le gouvernement d’IBK avait décidé de reporter une première fois le referendum.
Ce deuxième report a donc fortement déçu les partisans du scrutin référendaire, qui ont perçu la décision d’IBK comme un abandon pur et simple d’une réforme qu’ils jugent indispensable de la constitutionnelle.