Au Mali, un des principaux chefs militaires du MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad), Adoum Ag Albachar, a été tué dimanche alors qu’il rentrait chez lui, dans un assassinat qui a plongé dans l’incertitude les autorités intérimaires locales et risque de soulever une nouvelle vague de violences.
Les assaillants ont également tué deux autres combattants du MSA qui étaient avec le chef militaire, considéré comme un « élément clef » dans le dispositif de sécurisation de Ménaka, dans l’est du pays, a assuré le chef du MSA, Moussa Ag Acharatoumane.
Cet assassinat risque de rendre la situation encore plus floue, surtout qu’il s’ajoute à une longue liste de meurtres politiques survenus ces derniers mois. Le MSA, groupe armé qui évolue dans la région de Ménaka, près de la frontière avec le Niger, est sous pression depuis maintenant plusieurs semaines.
En effet, l’autre mouvement rebelle nord malien, le Gatia (Groupe armé des touareg de la tribu des Imerades et alliés), a quitté la zone, laissant son allié historique le MSA seul face aux menaces d’insécurité qui pèsent sur la région.
Cette situation profite en premier lieu a la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui s’emploie depuis peu à contester l’hégémonie du MSA sur sa zone propre.
Les assassinats visant de hauts responsables sécuritaires du MSA s’inscrivent dans le cadre de cette lutte d’influence. D’après les observateurs, le CMA veut ainsi prouver aux populations locales l’incapacité du MSA à gérer la région afin de le supplanter.