Le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi a publié mardi un décret prolongeant de trois mois l’état d’urgence sur tout le territoire national, dans une démarche qui reflète le climat d’insécurité et la violence djihadiste qui ont marqué l’année écoulée dans le pays des pharaons.
En reconduisant l’état d’urgence qui avait été instauré en avril 2017 suite à l’attaque de deux églises coptes par des extrémistes islamistes, Al Sissi veut marquer sa fermeté contre les groupes armés. Ces deux attentats à la bombe avaient fait 45 morts et plusieurs centaines de blessés. Depuis cette date, l’état d’urgence est reconduit sans interruption par le gouvernement égyptien pour un trimestre supplémentaire.
L’état d’urgence donne aux forces de l’ordre et au gouvernement d’importants pouvoirs d’intervention et de répression. Une solution qui facilite considérablement la tâche des forces de sécurité et de l’armée sur le terrain. En effet, ces derniers peuvent prendre toutes les mesures nécessaires afin de faire face aux menaces terroristes.
Toutefois, de nombreuses voix s’élèvent en Egypte pour critiquer ce prolongement répétitif de l’état d’urgence, que le gouvernement justifie par les exigences de la lutte contre le terrorisme.
D’ailleurs, la pendaison mardi 2 janvier, de cinq condamnés à mort pour un attentat à la bombe, qui avait été précédée une semaine plus tôt, par l’exécution de 15 autres, constituent un message clair des autorités égyptiennes à ses critiques.