Selon un rapport remis lundi au Conseil de Sécurité de l’ONU, le trafic de migrants existe toujours en Libye et tend même à être exploité par des groupes terroristes, une situation favorisée notamment par la complicité existant entre les autorités libyennes et les trafiquants d’êtres humains.
D’après ce document de 157 pages, les experts onusiens affirment que les forces armées libyennes aident des groupes rebelles à contrôler les routes migratoires, leur permettant ainsi l’acheminement plus rapide des migrants en provenance de pays subsahariens vers le nord de la Libye.
Le rapport onusien pointe également une situation plus inquiétante. Selon les experts ayant participé à sa rédaction, l’organisation terroriste de l’Etat Islamique (EI) qui dispose encore de ramifications en Libye, cherche à se rapprocher des trafiquants de migrants dans le sud du pays afin de reconstituer ses troupes et tenter une remontée vers le nord du pays.
Les auteurs du rapport font ainsi part de leur préoccupation « sur la possible utilisation d’installations et de fonds étatiques par des groupes armés et des trafiquants pour renforcer le contrôle des routes migratoires ». Le rapport de l’ONU cite plusieurs témoignages de migrants ayant subi des actes de tortures et toutes sortes d’abus dans des camps de migrants, avant d’être vendus comme esclaves par leurs geôliers.