Dans une nouvelle tentative d’apaisement des tensions en Ethiopie, Addis-Abeba a annoncé jeudi la libération de 746 prisonniers parmi lesquels figurent des journalistes et des membres de l’opposition politique qui étaient arrêtés sous divers chefs d’accusation, dont celui de terrorisme.
Cette libération massive intervient moins d’un mois après une précédente relaxation de dissidents éthiopiens. Plus largement, l’année 2017 a connu une forte augmentation des libérations d’opposants politiques en Ethiopie.
Le gouvernement de Haile Mariam Dessalegn a en effet acté la libération de plus de 6.000 personnes, dont une majorité issue de l’ethnie des Oromo. La population Oromo, la plus importante du pays, reste encore fortement écartée de la vie politique et des grandes décisions nationales.
Des figures politiques issues de cette ethnie avaient mené des manifestations antigouvernementales à partir de 2015 afin de dénoncer ce qu’ils considèrent une injustice. Plusieurs milliers d’entre eux avaient été arrêtés dans le sillage des manifestations populaires de 2016. Les ONG locales avaient fait état de la mort de 940 contestataires lors de ces protestations contre le gouvernement d’Addis-Abeba.
Deux ans après cette violente répression, le gouvernement a commencé à faire marche arrière, probablement en vue de préparer le terrain à des négociations avec les Oromo. Le Premier ministre éthiopien Haile Mariam a présenté la libération de ces prisonniers comme étant une mesure destinée à « améliorer le consensus national ».