A Gao, principale ville du Nord du Mali, le climat est devenu extrêmement tendu entre les communauté Arabes et Songhaï, alimenté par la mort de membres de chaque ethnie, dont chacune accuse l’autre d’en être responsable, alors que d’autres font porter la responsabilité sur la présence de groupes armés dans la ville.
La semaine passée, deux jeunes commerçants arabes disparaissaient alors qu’ils circulaient à moto. Le corps de l’un d’entre eux a été retrouvé quelques jours plus tard, dans le fleuve Niger. Depuis, de nombreux membres de la communauté arabe vivant à Gao soupçonnent les Songhaï d’être les auteurs de ces meurtres. Quelques jours plus tard, un militaire Songhaï de la garde nationale est retrouvé mort, visiblement en représailles aux assassinats des deux jeunes commerçants arabes.
Ces deux événements ont été à la source du déclenchement d’une guerre sourde entre les deux principales composantes ethniques de Gao. L’intervention des autorités maliennes n’a pas changé la donne, puisque des jeunes de chaque ethnie s’arment en vue d’un affrontement à venir.
Les populations locales craignent un bain de sang, alimenté par un désir de vengeance réciproque. L’armée malienne et les Casques bleus déployés à Gao tentent pour l’instant de contenir la situation afin d’éviter l’escalade des violences, mais plusieurs quartiers échappent encore à leur contrôle.
Les habitants estiment que la circulation des armes est la cause de l’insécurité à Gao, et demandent que les groupes armés quittent la ville. Des membres des différentes communautés de Gao et les forces de sécurité discutent ce vendredi de mesures d’apaisement.