Au Burkina Faso, huit personnes, dont deux militaires, ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête menée par les autorités sur de supposées complicités au sein de l’armée, dont auraient bénéficié les assaillants lors de deux attaques djihadistes de vendredi contre l’état-major des Armées et l’ambassade de France à Ouagadougou.
L’enquête a été lancée aussitôt après la découverte de zones d’ombre suite aux attaques revendiquées par le GSIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans du chef djihadiste malien Iyad Ag Ghali. Les deux attaques, particulièrement violentes, avaient fait 8 morts parmi les militaires burkinabé et autant chez les assaillants, en plus de 80 blessés.
Le journal Faso rapporte que « contrairement à ce qu’on a entendu ces derniers jours, aucun assaillant ne portait d’uniforme militaire. Les huit jeunes envoyés par Iyad Ag Ghali, qui a revendiqué les attentats, étaient en tenues civiles neuves ». Comment dans ce cas de figure, ces civils ont pu entrer par la porte de fonction du siège de l’état-major? », s’est indigné le journal.
Tout indique que l’enquête n’exclut pas la piste de complicités au sein de l’armée. Surtout après que la procureure Maizan Sereme ait annoncé, mardi soir, qu’un ancien militaire et deux autres toujours en fonction, figurent parmi les huit personnes arrêtées.
La piste de collusions militaires semble balayer des rumeurs qui vont même jusqu’à accuser des proches de l’ancien président Blaise Compaoré d’être derrière les attaques de vendredi. Dans l’attente, la diplomatie se chargera de remplir le vide avec la visite du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, la semaine prochaine à Ouagadougou.