L’attentat à la voiture piégée qui a fait sept morts jeudi soir, dans le centre de Benghazi (Est de la Libye), confirme les craintes d’un nouveau cycle de violences depuis que le maréchal Khalifa Haftar a lancé, début mai, l’offensive sur Derna, la seule ville de l’Est libyen qui échappe à son contrôle.
Plusieurs autres personnes ont également été blessées dans cet attentat qui n’a toujours pas été revendiqué. Mais le message est clair: l’offensive lancée contre la coalition de groupes jihadistes armés à Derna aura des conséquences, y compris à Benghazi, le QG de l’Armée nationale de Libération (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar.
Un attentat qui laisse supposer que les djihadistes peuvent encore compter sur des cellules dormantes et des relais à Benghazi. La ville avait déjà été secouée par d’autres attentats au cours des derniers mois, dont les deux menés devant une mosquée, fin janvier dernier, faisant près de 40 morts.
Au niveau international, la France a dénoncé un « lâche attentat », tout en rappelant « l’urgence de parvenir en Libye à une solution politique, qui passe par la tenue d’élections et l’unification des forces armées sous l’autorité du pouvoir civil ».
Une référence à peine voilée au maréchal Haftar qui refuse de reconnaître l’autorité du Gouvernement d’union nationale (GNA). Basé à Tripoli, sous la présidence de Fayez al-Sarraj, le GNA est reconnu par la communauté internationale, mais demeure confronté à une autorité rivale dans l’Est de la Libye, soutenue par le maréchal Haftar.