Le maréchal Khalifa Haftar dont les troupes contrôlent l’Est de la Libye, a rejeté l’idée de création de centres d’accueil de migrants dans le pays, en réaction au projet européen de mettre en place des « plateformes de débarquements » de migrants en dehors de l’UE pour endiguer les traversées de la Méditerranée.
L’homme fort de l’Est de la Libye voit dans ce projet, fruit d’un pénible compromis entre les dirigeants européens réunis vendredi en sommet à Bruxelles, une tentative de légitimer la « présence militaire étrangère » en Libye, « sous prétexte de lutte contre l’immigration clandestine ».
Ce projet intervient dans un contexte où les relations entre les pays membres de l’Union européenne sont mises à rude épreuve par l’accroissement des flux migratoires partant des côtes libyennes en direction de l’Europe.
Le projet de « plateformes de débarquements » en dehors des frontières de l’UE avait été précédé par les alertes lancées par les services de renseignement occidentaux sur l’incapacité des autorités rivales libyennes à mettre fin aux traversées de la Méditerranée par des flux croissants de migrants subsahariens.
Cette incapacité de contrôler les frontières libyennes encourage la prolifération de puissants réseaux de passeurs de migrants, estiment-ils.
Les services de renseignement américains et européens évaluent à près d’un million le nombre de migrants et de réfugiés présents en Libye dans l’attente de prendre la mer.