L’Union Européenne et le Maroc ont paraphé, mardi à Rabat, un nouvel accord de pêche qui permet aux bateaux européens d’opérer dans les eaux de la façade Atlantique marocaine, Sahara compris, alors que parallèlement, une décision du tribunal de l’UE a rejeté un recours du polisario auquel il ne reconnaît aucune « qualité pour agir » contre le précédent accord de pêche.
Dans son ordonnance, le tribunal de l’UE estime que le polisario, le mouvement séparatiste soutenu par l’Algérie, « n’est pas directement ni individuellement concerné » par l’accord de pêche et «ne peut, en tout état de cause, pas être regardé, compte tenu des arguments qu’il invoque, comme ayant qualité pour agir».
Aussi, le tribunal a-t-il déclaré le recours en annulation introduit par le polisario contre le précédent accord de pêche, arrivé à échéance le 14 juillet 2018, comme « irrecevable dans son intégralité».
Par ailleurs, le nouvel accord paraphé mardi à Rabat, autorise 128 bateaux de l’UE à pêcher dans les eaux marocaines. En échange, Rabat recevra annuellement 52 millions d’euros, soit 12 millions de plus que dans le précédent accord. Les deux parties ont explicitement inclus le Sahara, dans le Sud du Maroc, les populations locales devant bénéficier d’une large part des retombées économiques de l’accord.
La partie marocaine a, par ailleurs réussi, à imposer la protection de certaines aires maritimes surexploitées. C’est notamment le cas de la côte méditerranéenne qui n’entre pas dans le champs d’action du nouvel accord de pêche UE-Maroc.
Les bateaux européens pourront toutefois pêcher jusqu’à 107 000 tonnes de poisson par an contre seulement 85 000 en 2017. Le nombre de pays européens pouvant bénéficier de cet accord a été également revu à la hausse. Désormais 10 pays membres de l’UE sont autorisés à pêcher dans les eaux marocaines.