Les camps d’entraînement des groupes armés présents dans le Sud de la Libye sont dans le point de mire de N’Djamena, en coordination avec le gouvernement de Tripoli (GNA), dont le Premier ministre, Fayez Al Sarraj, a longuement discuté de la question, mercredi, avec le président tchadien Idriss Déby.
La rencontre de N’Djamena a permis aux deux responsables de s’accorder sur une plus grande collaboration entre les forces armées tchadiennes et celles relevant de l’autorité du GNA (reconnue par la communauté internationale), afin de coordonner la lutte contre les groupes djihadistes à leur frontière commune.
La collaboration militaire ciblera également les réseaux de trafic d’armes et de drogues qui pullulent dans la région et dont les activités croisent souvent celles des islamistes armés.
Car depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011 et le glissement de la Libye vers le chaos politique et l’insécurité, le Sud du pays est devenu un territoire livré à tous les trafics.
Des groupes armés sillonnent les étendues désertiques s’étendant dans plusieurs pays du Sahel, acheminant armes, munitions, drogues, cigarettes de contrebande, etc.
En même temps, le Sud Libyen constitue également une base arrière pour des rebelles tchadiens qui y possèdent des camps d’entraînement. Selon N’Djamena, quelque 18 000 mercenaires sont actifs entre la Libye et le Tchad.
La rencontre Idriss Déby- Al Sarraj est la troisième du genre et s’inscrit dans une série de réunions pour répondre aux enjeux sécuritaires dans la région.
Un accord en quatre phases a été préalablement adopté par le Niger, la Libye, le Tchad et le Soudan afin de trouver des solutions aux défis sécuritaires à leurs frontières.
La quatrième et dernière phase sera organisée le mois prochain à Khartoum. Elle devra déboucher sur des solutions concrètes afin de traquer les groupes armés qui circulent librement dans l’espace du Sahara et du Sahel.