En Tunisie, la mort de deux frères dans l’explosion d’une bombe artisanale au passage de leur camion léger, lundi dans la zone militaire tampon au mont Chaâmbi, montre que les groupes djihadistes n’ont pas été totalement vaincus en dépit des opérations de ratissage d’envergure menées par l’armée depuis deux ans.
Les autorités avaient interdit aux habitants de s’approcher de cette zone boisée proche de la frontière avec l’Algérie. Des djihadistes sont soupçonnés de s’y être retirés après l’attentat terroriste perpétré en juillet dernier au poste frontière de Ghardimaou, au cours duquel huit membres de la Garde Nationale avaient été tués.
Plus généralement, le ministère de la Défense avait interdit de s’approcher de toutes les zones militaires tampon dans le pays. Au début du mois, l’explosion d’une mine dans la zone militaire fermée à Mghila avait blessé deux militaires. L’armée avait entrepris des opérations de ratissage qui ont permis de tuer plusieurs djihadistes.
Le retour de centaines de Tunisiens qui avaient constitué le plus grand contingent de djihadistes dans les rangs de Daech et Al-Qaïda en Syrie, en Irak et en Libye, avaient suscité des craintes dans le pays.
Et bien que la plupart des 800 extrémistes islamistes rentrés en Tunisie soient aujourd’hui derrière les barreaux, la menace reste présente. Les services de renseignement considèrent que les djihadistes tunisiens alimentent le maquis en Tunisie, mais aussi en Algérie et en Libye voisines.