Au milieu du chaos politique et de l’insécurité dans lesquels est plongée la Libye, l’organisation terroriste Daech reconstruit ses forces dans le vaste sud désertique du pays, au moment où l’Envoyé spécial des Nations Unies en Libye, Ghassan Salamé tente de tirer profit de la stabilité relative dans le Nord pour relancer le processus politique.
L’attaque de lundi dernier qui a fait au moins cinq morts dans la région d’Al-Joufra, en plein désert, et revendiquée par l’Etat islamique (EI), illustre le retour progressif de l’organisation djihadiste, presque deux ans après avoir perdu son fief de Syrte, l’importante ville portuaire à l’Est de Tripoli.
La présence dans la région d’unités de l’ANL, l’Armée nationale libyenne autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar, devrait même multiplier les accrochages avec les islamistes armés. Se revendiquant de l’EI, ces derniers sont déterminés à faire du Sud libyen leur nouveau sanctuaire, d’autant plus que la porosité des frontières avec plusieurs pays du Sahel leur facilite les contacts avec les autres groupes djihadistes au Niger, en Algérie et au Mali notamment.
Pendant ce temps, Ghassan Salamé poursuit ses consultations pour relancer le processus politique à la faveur de l’arrêt des affrontements qui ont marqué les derniers mois à Tripoli et dans le croissant pétrolier. Lundi, le diplomate onusien était au Maroc où il s’est entretenu avec le ministre des affaires étrangères, Nasser Bourita.
Les prochaines étapes sont importantes, notamment la réunion de Palerme, prévue en novembre, a indiqué Ghassan Salamé à l’issue de ces entretiens. Compte tenu de la portée maghrébine de la crise libyenne, le Maroc demeure favorable à une « solution formulée par les Libyens » sous l’égide de l’ONU et dans le cadre de l’accord de Skhirat et des différentes propositions formulées aujourd’hui pour sortir la Libye de l’impasse, a pour sa part, indiqué le chef de la diplomatie marocaine.