Le projet porté par le président français Emmanuel Macron d’organiser des élections le 10 décembre prochain en Libye est pratiquement enterré après la proposition faite au Conseil de sécurité par l’Envoyé onusien Ghassan Salamé, d’organiser une Conférence nationale en Libye, début 2019, et de la faire suivre par le processus électoral au printemps.
Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies réuni jeudi sur la situation en Libye, Ghassan Salamé a défendu la tenue de la Conférence nationale qui serait ouverte à un groupe de Libyens plus largement représentatif, afin de sortir de l’impasse politique dans laquelle la Libye est engluée depuis 2011.
En défendant l’idée de cette Conférence nationale sur le sol libyen « sans interférence extérieure », Ghassan Salamé court-circuite non seulement la France en enterrant son projet d’élections le 10 décembre, mais également l’Italie qui prépare un sommet international sur la Libye le 12 novembre à Palerme. En lieu et place, le diplomate onusien propose ce qu’il qualifie de « calendrier clair ».
« Beaucoup veulent avancer grâce à cette Conférence nationale, et je suis d’accord. C’est le chemin qu’il faut suivre », a plaidé Ghassan Salamé. Cette conférence « ne doit pas être une nouvelle institution ni un effort pour remplacer les organes législatifs existants. Au contraire, elle doit créer un espace permettant aux Libyens de cristalliser leur vision de la transition et de ne plus être ignorés par leurs politiciens. L’appui international aux recommandations de la Conférence nationale sera essentiel à son succès ».
Ghassan Salamé avait intensifié ses contacts diplomatiques au cours des dernières semaines, se rendant notamment au Maroc où avait été signé l’accord inter-libyen de Skhirat, sous l’égide de l’ONU en décembre 2015.