Le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a annoncé jeudi que deux soldats camerounais ont été abattus mercredi par des séparatistes à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun.
« Dans la mi-journée de mercredi, deux soldats roulant à motocyclette dans la ville de Bamenda ont été sauvagement et lâchement assassinés par des terroristes-sécessionnistes embusqués dans des habitations… », a précis M. Beti Assomo dans un communiqué lu sur les antennes de la CRTV, la radio d’Etat.
« La descente immédiate d’une équipe d’intervention avec pour mission de boucler et de ratisser la zone s’est soldée par un échange de coups » entre soldats et séparatistes, a-t-il ajouté, expliquant que les militaires engagés dans la recherche des séparatistes « ont été pris à partie par des nombreuses personnes ».
« La confusion a provoqué des échauffourées avec destruction des biens et incendie de quelques maisons », a-t-il poursuivi. « Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire et déterminer les auteurs des destructions ».
Ces incidents sont survenus moins d’une semaine après la visite à Bamenda du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, qui s’était dit porteur d’un message de « paix » et de « réconciliation ».
« Le président (Paul Biya) m’envoie dire aux populations du Nord-Ouest que, hormis la séparation et la sécession, tout sujet politique peut être discuté et il se prépare à le faire », avait-il déclaré.
Les séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone, militent pour la création d’un Etat indépendant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes ont pris les armes contre Yaoundé. Depuis, ces régions sont le théâtre d’un conflit armé qui n’a cessé de prendre de l’ampleur.
Des combats opposent régulièrement l’armée à des groupes de séparatistes armés.
Selon l’ONU, depuis le début du conflit, la crise a déjà forcé plus de 530.000 personnes à fuir leur domicile.