Le projet de développement géothermique de Menengaï, situé à environ 180 kilomètres au nord-ouest de Nairobi, la capitale, devrait permettre au Kenya de s’affirmer en tant que leader africain de la géothermie et le huitième au monde, rapportent les médias locaux.
Financé par la Banque africaine de développement (BAD) et différents partenariats public-privé impliquant la compagnie nationale Geothermal Development Company (GDC), le projet qui devrait produire jusqu’à 465 mégawatts (MW) une fois achevé, vise à répondre à la demande en énergie du Kenya, pays d’Afrique de l’Est peuplé de 50 millions d’habitants, dont la croissance économique augmente de 5 à 6 % chaque année.
Avec une production globale de plus de 662 MW, le Kenya est aujourd’hui le premier producteur africain d’énergie géothermique, le huitième au monde juste derrière des pionniers comme l’Islande ou le Japon.
Entre 1956, date des premières recherches, et les années 2010, le Kenya a souvent hésité avant de se lancer dans cette énergie qui utilise la vapeur stockée dans le sous-sol de la vallée du Rift pour actionner une turbine et ainsi produire de l’électricité.
La raison de ces incertitudes s’explique, comme pour le pétrole, par le coût élevé de la recherche et du forage qui freine parfois les investisseurs.
« La géothermie fournit une énergie disponible, fiable, pratique, économique et à prix compétitif », explique le ministre kényan de l’énergie, Joseph K. Njoroge. « C’est la voie que nous voulons suivre aujourd’hui», a assuré le responsable kényan, cité jeudi par les médias locaux.
La moitié de la consommation kényane d’électricité est aujourd’hui assurée par les champs géothermiques et l’objectif est de couvrir 100 % des besoins en 2022. Selon plusieurs estimations, la vallée du Rift pourrait même permettre au pays d’atteindre une production de 10 000 MW, soit l’équivalent de dix réacteurs nucléaires.
Le souhait des autorités kényanes est d’exporter l’électricité fournie par la vapeur de la faille du Rift qui traverse tout le pays.
«Le gouvernement a déjà passé un accord avec le Rwanda pour commencer à fournir de l’énergie géothermique à partir de l’année prochaine », se félicite Johnson Ole Nchoe, directeur général de GDC, ajoutant que la compagnie pense à des interconnexions pour alimenter d’autres pays de la région tels que la Tanzanie ou l’Ethiopie.(afp).