Une commission de bons offices a été mise en place à Tombouctou, dans le nord du Mali, après plusieurs semaines de tensions intercommunautaires, qui ont culminé par des affrontements ayant fait deux victimes le 19 septembre dernier.
Cette commission composée de 30 sages issus des communautés songhaï, arabe et touareg, a adopté le 27 septembre dernier des recommandations pour rétablir l’ordre à Tombouctou et permettre aux familles qui ont fui la ville, de revenir chez elles.
Dans ses recommandations, la commission des bons offices demande notamment la mise en place d’une unité d’intervention rapide pour la poursuite des coupeurs de route et des bandits et l’opérationnalisation de la zone de défense de la région de Taoudéni.
Elle réclame aussi l’interdiction des armes dans la ville ou encore la mise en œuvre immédiate du Mécanisme opérationnel de coopération (MOC), ces bataillons qui rassemblent les soldats de l’armée régulière et les anciens combattants de groupes armés signataires de l’accord de paix.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté début septembre contre l’insécurité et les assassinats dans le centre du Mali, confronté aux violences intercommunautaires et aux attaques jihadistes.
Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se sont multipliés entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture. Ces derniers ont créé des « groupes d’autodéfense », dont Dan Nan Ambassagou est le plus organisé.
Des accords de cessation des hostilités ont été signés début août par des groupes armés peuls et dogons, lors de la visite du Premier ministre dans la région.
Mais plusieurs accords semblables sont restés lettres mortes par le passé et les violences se sont poursuivies ces dernières semaines, attribuées aussi bien aux groupes jihadistes qu’aux milices d’auto-défense.