La Cour pénale internartionale (CPI), a confirmé hier lundi des charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à l’encontre d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, un djihadiste malien accusé d’avoir participé à la démolition du patrimoine historique à Tombouctou.
Dans un communiqué, la CPI a indiqué que « la chambre a conclu qu’il y a des motifs substantiels de croire qu’Al Hassan est responsable» des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont il est accusé.
Après une première comparution en juillet, les juges devaient décider s’il y avait suffisamment de preuves contre le djihadiste pour aller jusqu’au procès.
Al Hassan a été remis en avril 2018 à la CPI par les autorités maliennes et transféré au centre pénitentiaire de la Cour, à La Haye. Il est accusé d’avoir participé en 2012 et en 2013 à la démolition de mausolées dans la ville malienne et d’être responsable de viols et d’esclavage sexuel commis dans le contexte de mariages forcés. Il est également l’objet d’accusations de torture.
Al Hassan aurait appartenu au groupe djihadiste Ansar Eddine et commissaire de la police islamique à Tombouctou. Il faisait partie des groupes armés qui ont pris le contrôle de cette région reculée du nord du Mali en 2012.
La procureure de la Cour, Fatou Bensouda avait déclaré en juillet que ces groupes avaient «imposé leur vision de la religion, par la terreur», à une population locale qui a vécu un «calvaire imposé par un régime tyrannique».
Al Hassan est le deuxième djihadiste malien à être jugé par la CPI. La Cour avait rendu en 2016 un verdict historique en condamnant un premier djihadiste malien, Ahmad Al Faqi Al Mahdi à neuf ans de prison pour avoir également pris part en 2012 à la démolition des mausolées protégés à Tombouctou, un site inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial.