Au moins huit soldats burundais ont été tués, dans la nuit de samedi à dimanche, lors de l’attaque d’une position avancée de l’armée près de la frontière avec le Rwanda.
Des dizaines de militaires sont depuis portés disparus, selon de sources militaires.
L’attaque n’a pas été revendiquée et l’identité des assaillants, un « groupe armé » très bien équipé, selon les autorités burundaises, reste indéterminée.
« Les premiers soldats qui sont arrivés sur place dimanche ont retrouvé huit corps de soldats tués, dont celui du commandant de la compagnie, le major Révérien Ngomirakiza », a annoncé mardi à l’AFP un haut gradé de l’armée, sous couvert d’anonymat.
« Quinze rescapés, dont des blessés, ont également été retrouvés par la suite. Mais le reste de la compagnie est porté disparu jusqu’ici », a ajouté la même source.
Cette compagnie, composée d’environ 90 soldats, occupait un poste avancé sur la colline de Twinyoni, dans la commune de Mabayi, à une centaine de kilomètres au nord de Bujumbura.
« Nos soldats ont été surpris par des assaillants équipés de gilets pare-balles et de lunettes de vision nocturne, qui ont totalement anéanti cette position (…) Nous pensons que ce ne sont pas de simples rebelles qui en sont responsables », a précisé le même haut gradé.
Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Il avait été réélu en juillet de la même année.
Lundi, le gouvernement avait confirmé cette attaque, faisant l’objet d’innombrables rumeurs sur les réseaux sociaux, par la voix du major Emmanuel Gahongano, directeur de la Communication au ministère de la Défense, mais sans donner de bilan.
« Un groupe armé de fusils en provenance du Rwanda a attaqué une position de militaires burundais situé sur le Mont Twinyoni (…) en commune de Mabayi. L’attaque a eu lieu dans la nuit du 16 au 17 novembre 2019 à 02H00 du matin (00H00 GMT). Ce groupe armé s’est replié au Rwanda », avait indiqué le major dans une déclaration lue à la Radio télévision nationale du Burundi (RTNB).
Le secrétaire d’État rwandais aux Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a démenti auprès de l’AFP toute implication du Rwanda dans cette affaire.
« Il n’est pas vrai que les attaques ont été causées par des gens venus du Rwanda », a-t-il affirmé. « Ce sont des allégations infondées venant du Burundi, comme ils l’ont déjà fait ces quatre dernières années. Nous avons d’autres choses à faire. »
La position attaquée est située à moins de 10 km de la frontière avec le Rwanda, au nord, en pleine forêt primaire de Kibira, qui trouve son prolongement au Rwanda avec la forêt de Nyungwe.
Depuis le début de la crise au Burundi, Bujumbura accuse le Rwanda de soutenir des groupes rebelles burundais, ce que Kigali nie. Les relations entre les deux pays sont très tendues, et des incidents ont souvent été signalés à leur frontière.