Au moins 10 civils ont été tués par des miliciens ADF lors de deux nouvelles attaques mardi soir dans la région de Beni (est de la République démocratique du Congo), ont indiqué mercredi des sources sécuritaires.
Présentes sur le terrain, à la recherche des victimes, des sources de la société civile parlent, elles, d’au moins 21 morts dans deux attaques simultanées sur la ville de Beni et près d’Oïcha, 30 km plus au nord. Au moins sept personnes ont été tuées dans la ville même de Beni, attaquée pour la première fois par les Forces démocratiques alliées (ADF) depuis octobre 2018, selon l’armée citée par la radio onusienne Okapi et la société civile. Entre trois et 14 civils ont été massacrés plus au nord à Oicha, selon ces mêmes sources.
Des civils auraient également été kidnappés à Beni ville, d’après la société civile. Au total, au moins 60 personnes ont été massacrées dans la région de Beni depuis l’annonce le 30 octobre d’opérations militaires de l’armée congolaise contre les bases des ADF.
Il s’agit d’après les observateurs d’opérations de « représailles » des ADF pour décourager les populations civiles de collaborer avec l’armée congolaise. D’une rare intensité d’après les témoins, les attaques mardi soir sur les quartiers Boikene de Beni et Mavete d’Oïcha ont provoqué la fuite des populations.
Des manifestants ont protesté contre ces nouveaux massacres mercredi matin. Ils ont entre autres visé la Mission des Nations unies au Congo (Monusco). Les personnels onusiens à Beni ont été confinés à domicile.
Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a affirmé sur Twitter que douze de ses militants « ont été arrêtés à Oicha où nous avons organisé une marche pacifique pour exiger des mesures urgentes de sécurisation de la population en attendant la défaite totale des ADF ».
Groupe armé parmi les plus violents dans l’est de la RDC, les ADF sont accusés du massacre d’un millier de civils dans le territoire de Beni depuis octobre 2014.