Polisario : Comment Brahim Ghali s’est discrètement débarrassé de M’hamed Khadad pour s’accaparer de Tindouf

Brahim Ghali , président de la RASD , a bien réussi son coup en se débarrassant de M’hamed Khadad, tout en présentant son élimination comme une mort naturelle, alors que le coordinateur du polisario avec la MINURSO s’apprêtait à rallier secrètement le Maroc.

Entre les deux hommes, les profondes divergences sur la ligne politique à suivre n’échappaient à personne au sein de la direction du mouvement. 

Brahim Ghali ne voyait pas d’un bon œil l’approche de M’hamed Khadad, qui prônait un plus grand réalisme dans la position du polisario. 

M’hamed Khadad faisait valoir que le vent a tourné contre le polisario, qui a perdu plusieurs bastions en Afrique et en Amérique Latine. 

Pour lui, la rigidité du Front ne fera qu’aggraver sa marginalisation diplomatique, alors que les puissances internationales se préoccupent de foyers de crise autrement plus graves. 

Cette lecture lucide de la réalité irritait souvent Brahim Ghali qui, à plusieurs reprises, a laissé éclater sa colère contre M’hamed Khadad devant les autres chefs du polisario. 

Mais Brahim Ghali ne s’est décidé à l’éliminer qu’après avoir soupçonné M’hamed Khadad de planifier pour rejoindre le Maroc, comme l’ont fait avant lui plusieurs cadres du polisario, à l’image de Moustapha Salma et, avant lui, Ahmedou Ould Souilem, Omar Hadrami… 

Khadad était contre Brahim Ghali qui a rendu publique un décret présidentiel, par lequel, il accorde la nationalité sahraouie à la citoyenne italienne, Mme Marisa Rodano, en reconnaissance à son long parcours de solidarité avec la cause sahraouie et son soutien à la lutte du peuple sahraoui pour l’autodétermination et l’indépendance. 

Etonnamment, la  République arabe sahraouie démocratique (RASD) est créée sur le sol d’un État souverain, en l’occurrence à Tindouf, au sud-est de l’Algérie. Et pis encore, la RASD possède une représentation diplomatique officielle à Alger et certains bureaux à l’étranger.

Le polisario occupe cette partie du territoire algérien depuis plus de quarante ans. Des générations sahraouies sont nées dans ce no man’s land et par le droit international ils peuvent dorénavant réclamer leurs nationalités sahraouies de la future Cité Etat indépendant de Tindouf. De plus, Ghali s’offre le luxe d’octroyer une nationalité à une européenne pour encore enfoncer ses racines à Tindouf.

L’appareil de propagande  du Front de polisario qualifie la disparition de M’hamed Khadad, négociateur hors pair et artisan de premier plan du processus de paix au Sahara Occidental. 

Selon le centre des études stratégiques et politique basé en Amérique, l’Algérie se retrouve piégée entre ses hégémonies et la création d’un état qui ne pourra plus contrôler, en plus d’avoir mis une frontière sécuritaire dû au Coronavirus avec le ‘’territoire autonome de Tindouf’’.