Le système algérien est de nouveau confronté au soulèvement du peuple Kabyle. Des mouvements de protestations quasi quotidiens ne se plient plus au diktat de la répression ni de la peur. Des centaines de manifestants appellent à la désobéissance civile malgré l’interdiction des mobilisations du «Hirak» à cause de la crise sanitaire.
En effet, depuis l’indépendance de ‘’l’Algérie’’, les régimes successifs n’ont pas pu créer une union nationale entre les différents peuples vivant sur ce territoire.
Historiquement, la Kabylie n’a jamais pu être contrôlée par les Pachas Ottomans. Elle ne faisait pas partie de l’Algérie française. C’est en 1857, 20 ans après le décret de la création de l’Algérie que la Kabylie a été annexée.
Après la décolonisation et la cohabitation forcée, les kabyles ont à chaque fois rejeté la main mise d’Alger.
Un gouvernement provisoire kabyle (GPK), en exil en France, présidé par Ferhat Mehenni depuis 2010, pour ne plus subir l’injustice, le mépris, la domination du gouvernement d’Alger, appelle les instances internationales à soutenir l’autodétermination des 9 millions sinon plus de kabyles.
Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), formé en 2001, dénonce le fait que les kabyles soient administrés tels des colonisés, voire des étrangers en Algérie.
Pour lui, l’identité de la Nation Kabyle doit être respectée. C’est l’esprit, l’intention et le principe qui sous-tendent le concept constitutionnel d’autonomie régionale nationale. Les kabyles sont toujours restés unis par leur culture, leur langue, leur mode de vie et la géographie maritime et montagneuse en pays kabyle.
Pourtant, l’Algérie a déjà soutenu ce principe d’autodétermination en jouant le rôle de facilitateur pour l’indépendance de l’Érythrée (121.000 km² et 5 millions d’habitants), séparée de l’Éthiopie en 1993.
Elle a également approuvé la scission du Soudan en deux États en été 2011.
En plus, le régime algérien se polarise depuis 40 ans sur « le principe du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui » dans le sud du Maroc.
Mais encore, elle a refusé l’Azawad en tant qu’État indépendant dans la bande Sahélienne par crainte de voir aspirer les touaregs du sud de son pays à la création de leur propre État.
Depuis le début de la pandémie du Covid-19, le peuple et les organisations de défense des droits humains dénoncent la répression contre les opposants politiques, les journalistes et les médias indépendants, mais aussi contre de jeunes internautes qui postent leurs opinions sur Facebook. Le pouvoir algérien essaye de profiter du Covid-19 pour museler les mouvements et les espoirs populaires .