La ministre française des Armées a estimé mardi soir qu’il n’est « pas anodin » que les rumeurs de bavure entourant une récente frappe de l’armée française au Mali, interviennent à l’heure où un groupe jihadiste sahélien affilié à Al Qaïda somme les militaires français de quitter le Sahel.
« Il n’y a pas eu de dommage collatéral observé. On a entendu parler d’un mariage: il n’y a pas eu de rassemblement festif à l’endroit où la frappe est intervenue », a-t-elle répété.
« Ensuite, il y a les rumeurs et elles ont été fort nombreuses sur les réseaux sociaux », a-t-elle déploré, en accusant à demi-mot le groupe jihadiste visé de chercher à manipuler l’opinion publique.
« Nous savons qu’il existe une sorte de guerre informationnelle » et « il n’est pas totalement innocent que cette sortie médiatique intervienne à un moment où » ce groupe « a communiqué pour expliquer qu’il était temps que les armées françaises quittent le Sahel. Il n’est pas tout à fait anodin que nous ayons pu lire qu’il pouvait s’agir d’une bavure », a-t-elle souligné.
« Je récuse absolument l’idée que les armées aient pu le 3 janvier occasionner ce dont elles ont été accusées », a-t-elle insisté.
Les autorités françaises et maliennes martèlent que les avions de chasse français ont visé et éliminé une trentaine de jihadistes et qu’il n’y avait ni mariage, ni femmes, ni enfants, contredisant des villageois et une association de défense de l’ethnie peule qui affirment qu’une frappe aérienne, dont certains assurent qu’elle a été menée par hélicoptère le 3 janvier, a tué une vingtaine de personnes lors d’un mariage dans le village de Bounti, au centre du Mali.