L’Ethiopie a affirmé mardi que des forces armées du Soudan avançaient dans une région frontalière contestée et revendiquée par les deux pays. Elle a averti Khartoum que son attitude « pacifique » sur cette question avait « des limites ».
Addis Abeba est toujours engagée dans des négociations pacifiques et diplomatiques pour ne pas aggraver le problème, soulignent les médias éthiopiens.
Le Soudan a violé le traité de délimitation de 1902 et l’échange de notes de 1972 pour résoudre pacifiquement les problèmes frontaliers, ajoute la presse.
La frontière entre l’Ethiopie et le Soudan sur les 1.600 kilomètres a été créée par un accord en 1902. Passé entre l’Ethiopie et l’administration coloniale britannique qui dirigeait à l’époque le Soudan, cet accord ne contenait pas de démarcation précise entre les deux pays.
Mais les deux pays se disputent depuis des décennies la région frontalière d’El-Fashaga. Ces 250 km2 de terres agricoles fertiles sont convoitées par les agriculteurs des deux pays.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, a déclaré que les forces soudanaises s’emparent de plus en plus de terres en violation de l’accord conclu entre les deux pays. L’Ethiopie a accusé le Soudan de vouloir profiter du conflit actuellement en cours au Tigré, une région du Nord de l’Ethiopie, pour étendre sa souveraineté sur la région d’El-Fashaga.
Selon la presse soudanaise, six civils auraient été tués et deux personnes disparues après de nouvelles violences à la frontière avec l’Ethiopie, le lundi 11 janvier.
Début décembre, Khartoum avait accusé les « forces et milices » éthiopiennes d’avoir tendu des embuscades aux troupes soudanaises le long de la frontière, faisant quatre morts et 20 blessés.
De son côté, l’Ethiopie a assuré la semaine dernière que l’armée soudanaise avait « organisé des attaques à l’artillerie lourde » et que « de nombreux civils ont été tués et blessés ».