S’il fallait une preuve supplémentaire de la nature mafieuse du régime algérien, l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia l’a consignée dans ses nouvelles révélations devant la justice, alors qu’il est déjà condamné à 15 de prison pour « abus de fonction », « blanchiment d’argent » et d’autres faits de rapines qui sont courants au sommet de l’État.
Samedi 9 janvier, devant les juges qui le questionnaient sur l’origine de près de 4,5 millions d’euros amassés lorsqu’il était premier ministre, Ouyahia surprend tout le monde en avouant : « Durant les périodes de chasse organisées par la Présidence, j’ai reçu ces cadeaux comme le reste des responsables ».
En parlant des milliardaires du Golfe qui venaient chasser dans le désert algérien l’outarde et la gazelle, des espèces protégées en Algérie, l’ex-premier ministre a avoué avoir reçu, « comme les autres responsables », plus de 60 lingots d’or entre 2014 et 2018.
Il n’en fallait pas plus pour dégoûter une opinion publique déjà passablement remontée contre les dirigeants du pays. Le mouvement de protestation du Hirak qui a tenu en haleine les généraux du pays, et qui n’a été avorté qu’après l’éclatement de la pandémie du Coronavirus, est à l’image de cet écœurement généralisé des algériens contre les responsables.
Un ressentiment qui a été traduit par un politologue algérien, pour qui les aveux de Ouyahia confortent les Algériens dans l’idée que le pays est « effectivement dirigé par des brigands ».