Algérie: Comment le général Chengriha affiche son image de nouvel homme fort du pays 

Le général Saïd Changriha poursuit imperturbablement la préparation de son nouveau plan en prévision d’une probable défaillance du président Adelmajid Tebboune, hospitalisé depuis plusieurs semaines en Allemagne, et dont l’état de santé ne rassure guère le chef d’état-major de l’armée algérienne. 

Pour bien ancrer son image de nouvel homme fort de l’Algérie, le général Chengriha a présidé ostensiblement, le 20 janvier, l’installation officielle du général Noureddine Makri comme directeur général de la Documentation et de la Sécurité extérieure (DGDSE), signant ainsi le retour d’un fidèle du général Médiène, dit Toufik, l’ancien patron du puissant DRS. 

Cette réhabilitation du général Makri, qui était chargé aux côtés du général Toufik, de l’affaire du Sahara et de tout ce qui se rapporte au polisario, est un signal clair des intentions du général Chengriha de monter les surenchères contre le Maroc, et en même temps, de se placer en maître incontesté de la situation en Algérie. 

Toujours plus ostentatoire, le chef d’état-major a réuni le mercredi 27 janvier les principaux généraux de l’armée, ainsi que les responsables des différents services de renseignement, de la gendarmerie, et d’autres services de sécurité. Une réunion qui intervient quelques jours seulement après les manœuvres aériennes et terrestres de grande ampleur menées par l’armée algérienne à Tindouf, à la frontalière avec le Maroc. 

Saïd Chengriha a tenu à ce que l’ordre du jour de la réunion soit exclusivement consacré aux développements de la situation sécuritaire dans la région. Une allusion au Sahara, alors que le général tente désespérément d’accréditer l’idée d’une reprise de la guerre entre le Maroc et le polisario à travers les médias algériens, sans toutefois convaincre une opinion publique algérienne dubitative. 

Connaissant bien leurs généraux, les Algériens tiennent pourtant ces manigances pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire une tentative éculée de les détourner des graves problèmes économiques au quotidien, du chômage et de la précarité qui gangrènent le pays.